Auteurs: Elena NDINGA; Michel NGOY; Cédric SINGA; Victor KADIATA; Serge KALAWU; Lise-Olga MAKONGA; Eric LUTETE; André MAZINGA; Eddy BONGWELE; et Landing MANE: Observatoire Sattelital des Forêts d’Afrique Centrale (OSFAC); Yves BARTHELEMY: OpenDRI.
La métropole centrafricaine de Kinshasa (RDC), abrite aujourd’hui plus de 12 millions d’habitants et s’étend sur des vastes zones de faible altitude ou à flanc de collines souvent soumises à l’érosion et touchées par les inondations, en particulier dans les quartiers de Kisenso et Matete.
Pour réduire ces risques naturels, la ville de Kinshasa met en œuvre le Projet Open Cities Africa dont l’objectif est de mettre à disposition des décideurs des informations sur les catastrophes naturelles et sur les infrastructures exposées sur le terrain (habitations, axes routiers, canalisations) sous forme d’atlas cartographiques au format papier ou interactifs ainsi que des applications mobiles cartographiques.
Ces informations, basées pour la première fois sur des outils libres et des données libres d’accès, vont permettre nous permettre d’intervenir plus efficacement en cas d’inondations ou de phénomènes d’érosion dans la métropole de Kinshasa, et augmenter ainsi la résilience des quartiers les plus vulnérables. Le Projet Open Cities vient appuyer le Projet de Développement Urbain et de Résilience de Kinshasa (PDURK) mis en œuvre par le Gouvernement provincial – Ministère de l’Urbanisme.
Open Cities Kinshasa est porté par une équipe pluridisciplinaire qui réunit des membres de l’Observatoire Satellital des Forêts d’Afrique Centrale (www.osfac.net), de Potentiel 3.0, des représentants des Ministères du Plan et de l’Urbanisme, de géographes et agronomes de l’Université de Kinshasa et des membres de la société civile.
Depuis le démarrage du projet, de très nombreuses activités ont été organisées par l’équipe Open Cities Kinshasa : Atelier de lancement d’Open Cities Kinshasa pour informer tous les partenaires du projet (photos) ; collecte des données disponibles auprès des différents partenaires (le bâti, les infrastructures et les données de risques naturels) ; des séances de formation sur l’utilisation des outils de collecte des données ont été organisée, des séances de digitalisation des données relatives aux infrastructures les plus critiques ont été organisées en s’appuyant sur la plate-forme OSM (www.openstreetmap.org).
Les communautés locales des quartiers les plus touchés ont été associées tout au long de la mise en œuvre pour s’assurer de la pertinence des données à collecter.
Afin de travailler sur des données aériennes à jour, de haute résolution spatiale et libres de droit, deux campagnes de survol par Drones ont été effectuées sur les zones les plus fréquemment touchées par les inondations.
Après quelques mois seulement, ce projet a permis de cartographier une superficie d’environ 20 km² soit l’intégralité de la zone du projet.
Toutes les données collectées dans le cadre du projet Open Cities Kinshasa seront mises à la disposition des Autorités administratives de la ville de Kinshasa (Ministère provincial du Plan et Ministère de l’Urbanisme et Habitat) via le site web de OSM (www.openstreetmap.org ou téléchargement direct : opencitiesproject.org/kinshasa) et de l’OSFAC (www.osfac.net). Au-delà des données créées et mises à disposition de tous les acteurs, ce projet a permis de former plus de 220 personnes à la cartographie participative dont une cinquantaine de femmes.
Kinshasa ne souhaite pas s’arrêter là et dans les mois qui viennent, nous allons continuer à cartographier les autres quartiers les plus touchés.
Open Cities Kinshasa bénéficie du soutien de Climate Risk and Early Warning Systems (CREWS) et du programme ACP-UE Renforcer les capacités de résilience face aux catastrophes en Afrique subsaharienne (ACP-UE ADRF) financé par l’UE, géré par la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR).
L’initiative CREWS a pour objectif d’accroître de manière significative la capacité de générer et de communiquer des alertes précoces et des informations de risque efficaces, axées sur les impacts, multirisques, tenant compte des spécificités liées au genre, afin de protéger des vies, des moyens de subsistance et des actifs dans les pays les moins avancés (PMA) et petits États insulaires en développement.